VERNISSAGE Jeudi le 25 janvier 18h > 21h
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EXPOSITION DU 26 JANVIER 2024 AU 25 FÉVRIER 2024
mercredi au samedi 14.30 à 19h et sur rendez-vous
PALPITEMENTS
MIREILLE LIÉNARD
et ses invités
Giorgos Papasotiriou et Serge Goldwicht
« Palpitements »
Mireille Liénard, Serge Goldwicht, Giorgos Papasotiriou
Invisible et central, l’artiste regarde, admire et s’interroge. Au fil de son admiration, il pose un regard sur le monde qui l’entoure, et au terme de ses interrogations, il crée.
Le modèle extérieur devient un modèle intérieur. Il se l’approprie, imagine une histoire, un prolongement de lui-même qu’il va nous conter et que nous pourrons à notre tour nous approprier.
Sa création est susceptible de nous procurer des émotions profondes, de nous apporter des images que le monde réel n’aurait pas fournies car l’art lui donne vie au travers de l’imagination, modifiant ses caractéristiques.
L’universalité de l’art fait que l’on peut, soudainement, se retrouver, se reconnaître dans la sensibilité d’un artiste et être surpris et touché par les multiples correspondances de pensée. La notion de résonance, chère à Hartmut Rosa est souvent la clé de ces relations.
Les deux artistes réunis à mes côtés pour cette exposition suivent un processus d’échange d’émotions qui met en jeu leur regard particulier sur la nature.
Loin d’une fidélité représentative, ils habitent leur création, en s’immisçant de façon presque érotique dans chaque strate, ligne, faille, transposant dans leurs œuvres leurs émotions éprouvées. Palpitements du monde, transmissions de vie rendues visibles.
Selon Hegel : « L’art est un moyen par lequel l’homme s’arrache à la nature et la transcende ».
Serge Goldwicht plonge son regard dans la terre, en soustrait les racines, pousse leur forme jusqu’au contact de l’informe, effleure de son trait leur fibre organique, et fait danser les fragiles rhizomes au départ de taches fortuites.
Son dessin, par sa régularité conjointe à l’exubérance renvoie bien sûr au mien.
Une certaine sensualité, qui tente d’atteindre la chair en la suggérant, des formes qui se prolongent par d’improbables filaments ondulés, proches des gesticulations de mes méduses trainant derrière elles des panaches de tentacules rouges.
Et, moi aussi, je tente de rendre beau et séduisant l’inquiétant, même le repoussant.
J’ai découvert le deuxième artiste à Tinos, en Grèce, patrie du marbre, de la lumière, de la mer.
Sa relation au monde et à son environnement naturel a spontanément fait écho à la mienne. Sculpteur, Giorgos Papasotiriou m’a fait découvrir la fécondité de la matière, il en ôte le surplus pour mettre au jour la forme pure renfermée dans les nervures du marbre.
Il parvient à faire vibrer chaque pli, sublimant une fragilité paradoxale. Le marbre ainsi taillé à l’extrême, dévoile ses transparences.
Il rend hommage à la beauté symétrique des organismes marins, tout en allant à l’essentiel.
Tous les trois, avec nos techniques distinctives, nous traçons, nous effleurons et par nos gestes nous restituons notre vision, en résonance avec ce monde qui nous sert de modèle.
Mireille Liénard
Se promener dans l'exposition